Le tissu du myocarde, ou plus communément le myocarde, est le tissu musculaire du cœur. C’est un muscle épais et creux se contractant de manière rythmique.
Le tissu du myocarde est composé de cellules musculaires cardiaques spécialisées, les cardiomyocytes, qui ne ressemblent à aucun autre tissu musculaire du corps. En particulier, ces cellules sont intétanisables, ce qui signifie qu’elles sont incapables de contraction prolongée. De plus, les cardiomyocytes sont excitables (reçoivent l’influence du système nerveux autonome), douées d’automatisme et indépendantes, conductrices (elles transmettent l’excitation) et contractiles.
Ce sont les artères coronaires qui se chargent de l’apport sanguin du tissu du myocarde.
Les tissus annexes du myocarde sont l’endocarde (qui est situé plus à l’intérieur et qui est un endothélium spécialisé), le péricarde (qui est une couche de tissu conjonctif entourant le cœur) et l’épicarde (qui est le feuillet viscéral du péricarde séreux).
Le tissu du myocarde est composé de plusieurs types de tissus
Comme tous les organes, le cœur est composé de plusieurs types de tissus agencés entre eux. On y trouve le tissu
- de revêtement ;
- de soutien ;
- contractile ;
- de conduction.
Le tissu du myocarde est dépourvu de cellules mésenchymateuses (les cellules mésenchymateuses sont des cellules souches présentes dans le mésenchyme de l’embryon. Elles sont capables de se différencier en de nombreux types cellulaires).
Il n’y a pas de cellules satellites et de ce fait, il n’y a pas de néoformation des fibres myocardiques. Alors, une cellule détruite (par maladie, infarctus etc.) ne se remplace plus. En cas de lésion, la réparation est assurée par le tissu conjonctif qui laisse une cicatrice.
Les tissus de revêtement du myocarde : péricarde, endocarde et épicarde
Le tissu de revêtement forme les surfaces externes et interne des parois du cœur et joue le rôle d’une membrane. On fait la distinction entre le péricarde, l’épicarde et l’endocarde.
Le péricarde : l’enveloppe qui entoure le cœur
Le péricarde constitue l’enveloppe entourant le cœur. C’est un sac à double paroi contenant le cœur et les racines des gros vaisseaux sanguins. Il est constitué de tissu conjonctif. Le péricarde a une épaisseur normale de 1,4 à 2 mm.
Le myocarde est enveloppé par deux membranes distinctes :
- L’endocarde, tapissant la surface interne, et
- le péricarde, recouvrant la surface externe.
Péricarde fibreux et péricarde séreux
Le péricarde est composé de deux structures :
- Péricarde fibreux : c’est un feuillet superficiel et il constitue l’enveloppe la plus externe. Il est épais et composé de tissu conjonctif de collagène, permettant d’éviter l’adhérence du cœur. Il est fixé aux organes voisins par des ligaments. Des éléments du péricarde fibreux relient également le péricarde aux bronches, à la trachée et à l’œsophage.
- Péricarde séreux : c’est un feuillet profond. Le péricarde séreux comporte deux parties, une lame viscérale et une lame pariétale. La lame viscérale recouvre directement la surface externe du cœur, donnant un revêtement lisse nommée épicarde. La lame pariétale est étroitement liée au péricarde fibreux et est à l’origine d’un transsudat. C’est le fluide péricardique situé entre ces deux lames, formant la cavité péricardique.
Le péricarde séreux est un organe de glissement, formé de deux feuillets limitant une cavité virtuelle, la cavité péricardique, qui permet les mouvements cardiaques. On distingue
- le feuillet viscéral qui enveloppe le cœur et se prolonge sur le pédicule artériel comprenant l’aorte et l’artère pulmonaire, et sur le pédicule veineux, constitué par les deux veines caves supérieure et inférieure et les quatre veines pulmonaires ;
- le feuillet pariétal qui recouvre le feuillet viscéral et tapisse la face interne du péricarde fibreux.
Les fonctions du péricarde
Le péricarde a plusieurs fonctions :
- Sécrétion et réabsorption du transsudat : le péricarde séreux, et plus particulièrement la lame pariétale, est à l’origine de la sécrétion et la réabsorption transsudat. Ce liquide intervient dans les fonctions de glissement (mouvements) du cœur.
- Fonction de glissement du cœur : le péricarde permet le glissement du cœur lors de la contraction du myocarde. Cette fonction est permise grâce à la cavité péricardique, contenant le transsudat.
- Maintien du myocarde: en entourant le myocarde, la structure du péricarde fibreux empêche la distension de ce dernier.
Le péricarde est assez connu du grand public puisqu’il est à l’origine de certaines pathologies cardiaques qui peuvent provoquer des douleurs à la poitrine. On peut citer la péricardite qui correspond à une inflammation du péricarde. Les causes peuvent varier, mais il s’agit souvent d’une infection bactérienne ou virale. Ces réactions inflammatoires peuvent également provoquer un épanchement de liquide conduisant à une tamponnade. La tamponnade du péricarde correspond à une accumulation de sang ou de liquide au sein du péricarde. Cela entraîne une compression du cœur par le liquide, empêchant le cœur de fonctionner normalement.
L’endocarde : la couche la plus interne
L’endocarde tapisse les cavités cardiaques, les valves et les cordages. Dans le cœur, l’endocarde est la plus interne des couches de cellules, comparable du point de vue embryologique et biologique à l’endothélium qui délimite les vaisseaux sanguins. C’est une mince membrane endothéliale qui tapisse la face interne du myocarde et qui se prolonge, en dehors du cœur, par une tunique interne des artères et des veines. Il est donc constitué d’un endothélium (couche la plus interne des vaisseaux sanguins, celle qui est en contact avec le sang) bordant la lumière du cœur et d’une couche conjonctive sous-endothéliale, séparés par des éléments fibreux de collagène.
L’endocarde est séparé du myocarde par une couche sous-endocardique constituée de tissu conjonctif, de cellules nodales ainsi que des cellules cardionectrices de Purkinje, siège d’une importante vascularisation.
L’endocarde recouvre le tissu du myocarde de volume bien plus important, tissu musculaire assurant la contraction du cœur. La couche extérieure du cœur est appelée péricarde. Il est apparu récemment que l’endocarde, essentiellement constitué de cellules endothéliales, contrôle le fonctionnement du myocarde.
L’épicarde : la couche externe du feuillet viscéral du péricarde
L’épicarde est la couche externe du feuillet interne (feuillet viscéral) du péricarde. Il constitue la séreuse de ce feuillet et s’étend sur toute la surface externe du cœur et la partie proximale des gros vaisseaux. Il est en continuité avec la séreuse du feuillet externe (feuillet pariétal) du péricarde, au niveau de la ligne de réflexion péricardique ; ces deux feuillets sont accolées et définissent ainsi la cavité péricardique. Cette structure permet ainsi des mouvements de glissement entre les deux parois, et donc de contraction/relaxation du cœur sans entrave.
L’épicarde est séparé du myocarde par la couche sous-épicardique où l’on trouve une grande quantité de tissu adipeux, une innervation importante et la vascularisation coronarienne.
Le tissu de soutien du myocarde
Le tissu de soutien est constitué par le tissu conjonctif qui forme le squelette fibreux du cœur, et des vaisseaux qu’il contient.
Il prédomine au niveau des anneaux valvulaires mitral et tricuspide, mais il est retrouvé aussi sous les épithéliums sous la forme d’un tissu conjonctif lâche et au sein du myocarde sous la forme de réseau diffus de fibres. Dans le tissu conjonctif de l’épicarde, on trouve également du tissu adipeux.
Le tissu contractile : les cardiomyocytes
Le tissu contractile constitue la masse principale du cœur et permet sa contraction. Il s’agit du myocarde, un type de tissu musculaire strié spécifique au cœur. Ce tissu est constitué de cardiomyocytes, cellules spécifiques mesurant 120 μm de long et 20 à 30 μm de diamètre chez l’humain adulte.
Ces cellules contiennent un ou deux noyaux en leur centre, de nombreuses mitochondries et surtout des myofibrilles agencées de manière linéaire et qui constituent la majeure partie de ces cellules. Les extrémités des cardiomyocytes sont divisées en plusieurs branches anastomosées avec plusieurs autres cellules, ce qui forme un réseau complexe de cardiomyocytes en continuité. Ces cellules sont entourées de tissu conjonctif, l’endomysium, et sont regroupées en travées également entourées de tissu conjonctif, l’épimysium. Le myocarde est situé principalement dans les parois du ventricule gauche, mais il est présent dans toutes les autres parois. Il n’est pas retrouvé au niveau des valves. Les cardiomyocytes atriaux sont de plus petite taille et contiennent en outre des granules.
Le tissu conducteur : le tissu nodal contrôle le fonctionnement du coeur
Ce tissu constitue l’élément de contrôle du fonctionnement du cœur, il est à l’origine de la contraction automatique du myocarde. Le tissu nodal est un tissu de conduction spécifique au cœur et qui organise son fonctionnement, c’est-à-dire la séquence de contraction coordonnée des différentes parties du cœur.
Quantitativement peu abondant, le tissu nodal est constitué par des cellules musculaires présentant plusieurs caractéristiques du tissu myocardique embryonnaire ; ces cellules sont noyées dans la masse du tissu myocardique et portent le nom de tissu nodal du fait qu’elles se répartissent en amas ou nœuds. La répartition de ce tissu nodal à l’intérieur du myocarde est inégale : ces cellules sont regroupées pour former deux nœuds (connectés par un réseau internodal) et un filament ramifié.
Les nœuds sont tous deux situés, chez le mammifère et l’humain, dans la paroi de l’oreillette droite.
L’automatisme cardiaque est la propriété que présente le cœur de se contracter rythmiquement en l’absence de toute stimulation qui pourrait lui parvenir d’autres organes. Ce sont des cellules autoexcitables.
Lorsqu’il est séparé du reste de l’organisme, le cœur d’un mammifère peut continuer son activité pendant des heures, si l’on perfuse son système coronaire avec du sang incoagulable, ou tout simplement avec un liquide nutritif approprié.
Contractions des cellules myocardiques
Le tissu musculaire strié cardiaque, ou myocarde, a la capacité de se contracter naturellement et de façon rythmique. Les cardiomyocytes sont spontanément excitables, et ce, indépendamment du système nerveux. Toutefois, le système nerveux végétatif parasympathique (acetylcholine) exerce un certain contrôle sur ces cellules : il ralentit les battements du cœur. Quant au système nerveux sympathique (noradrénaline), il les accélère.
Les cellules cardiaques ont des ressemblances avec les cellules du muscle lisse et celles du muscle strié squelettique. Comme dans la cellule musculaire lisse, les myofilaments sont disposés autour du noyau. Le reste de l’espace cytoplasmique est disponible pour les nombreuses mitochondries et les grains de glycogène.
Les cellules cardiaques partagent le même appareil contractile avec les cellules du muscle strié squelettique et diffèrent de ces dernières par leur forme. Ces cellules sont moins allongées, plus cylindriques et présentent des extrémités qui bifurquent pour se connecter avec les cellules adjacentes, elles ne forment donc pas de plaque motrice.
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